HOMMAGE A SEMMELWEISS

En ces temps étranges où la science triomphante reste en partie impuissante face aux archaïsmes, il est bon de rappeler le combat solitaire d’un médecin du XIXème siècle pour introduire l’hygiène clinique. Une figure héroïque. Une destinée tragique. Une insolite postérité.
Le 1er Mai 1924, Louis Destouches, soutient une thèse de médecine intitulée « La Vie et l’œuvre de Philippe Ignace Semmelweis (1818-1865) ».
Le futur Céline y décrit le parcours de ce médecin hongrois persuadé qu’il fallait « « faire laver les mains aux personnes touchant les femmes enceintes ».
Rejeté par les institutions de l’époque, Semmelweiss finira découragé, désespéré, ruiné, victime d’un internement en asile psychiatrique où il subira des traitements brutaux conduisant à une mort inique.
C’est seulement après sa disparition qu’est élaborée la théorie des maladies microbiennes, et l’on voit maintenant en lui un devancier des mesures d’antisepsie et de prévention des infections nosocomiales.
Certains exégètes -et non des moindres- décèlent dans la thèse du Docteur Destouches les prémisses de sa future vocation d’écrivain, s’intéressant « aux passages institutionnels entre les discours de la sphère scientifique et ceux du champ littéraire. »
A chacun(e) le soin d’en tirer ses conclusions sur le sort dédié aux pionniers de la connaissance et les inspirations créatrices qui peuvent en découler…